jeudi 31 mars 2011

FoetusFoetus Mixtape : Embryon #1

Salut la meute (ouais toi, et surtout toi, là, derrière)

Inspiré par l'infâme François et son blog déviant, je me suis décidé à vous concocter une mixtape FoetusFoetus. Un bon moyen pour partager ce que je ne trouve pas le temps de chroniquer, mais surtout, et c'est important, j'ai toujours rêvé d'être DJ. Trois bon quarts d'heure de cochoncetés d'hier et d'aujourd'hui rien que pour vous, voilà le programme. J'espère que l'Embryon #1 égaiera vos soirées et apaisera vos chats malicieux (tmts).
Viens donc t'ambiancer les oreilles, tu le sais, foetusfoetus est ton ami.

(Grâce au staff ultra-qualifié et performant de foetusfoetus, la mixtape est aussi dispo en téléchargement pour que tu puisses l'écouter à tout moment : http://bit.ly/i8Wle6  / Merci Paul)





Embryon #1 : 

01. Weapon - Bested In Surplice And Violet Stole
02. Black Anvil - What Is Life If Not Now!
03. The Secret - Bell Of Urgency
04. Zozobra - Emanate 
05. Necrite - Bathing Open Wounds With Shards Of Glass
06. Throats - Failgiver
07. Blasphemophagher - Altar Of Quantum Immortality
08. Ulcerate - Cold Becoming
09. Curse - The Mad Sheperd
10. Rasthof Dachau  - Lest We Remember The Truth 


jeudi 17 mars 2011

Woods of Desolation - Torn Beyond Reason



Du black metal atmosphérique, lent et répétitif, avec parfois des touches folk et un riffing tellement emo/épique qu'on croirait écouter le dernier Envy. C'est vrai, ça fait pas forcément rêver, d'autant que généralement, les mecs œuvrant dans ce style aime étendre leur chanson au-delà de 10 minutes. La neige, le froid, les lacs, le désespoir et les grands sapins noirs, tout ça on commence à connaître. Pourquoi donc écouter ce dernier Woods of Desolation? Déjà parce que le riffing sait faire la part des choses, et que les parties cheesy as fuck sont contrebalancées par des accélérations brutales qui viennent rompre le "rythme de croisière" mid-tempo. Les parties folk sont discrètes et on est loin du pagan black metal et de la ronde à poil autour d'un arbre. Enfin parce que les morceaux sont courts et donc que les excès du style sont nettement limités : à peine le temps de se sentir coupable d'apprécier quelquechose d'aussi niais, que ça blast à nouveau, et quand ça blast, ON AIME BIEN.
Torn Beyond Reason c'est les grandes chevauchées en poney, une peau de louveteau sur la tête, droit vers le soleil couchant, les larmes aux yeux, parce que c'est beau un coucher de soleil. Woods of Desolation, c'est ce petit plaisir honteux, celui d'un black metal dépressif mais easy-listenning, qui donne envie de se couper les veines en caressant des petits chatons.



Trap Them - Darker Handcraft



Vous vous souvenez de Black Breath, dont l'album Heavy Breathing a été salué unanimement l'année dernière, tant par de farouches metalheads, que par des webzine hipster pas mécontents de s'acoquiner un peu avec le Malin. Il y avait de quoi, car le crossover hardcore/thrash/death du groupe nous offrait un des albums les plus groovy de l'année. Certes, on aurait tout aussi bien pu se réécouter tout Entombed, mais la prod graisseuse de Kurt Ballou apportait le petit plus qui faisait sortir les américains du lot.

Trap Them fraye à peu de choses près dans les mêmes eaux sombres que Black Breath. D'ailleurs Kurt Ballou est encore aux manettes. Autre point commun, Southern Lord, qui semble bien décidé à mosher un peu. Au programme, un hardcore chaotique et schizophrène, à la fois proche de Converge (polyrythmie, syncopes) et d'Entombed (son de guitare, riff cendreux et chant) , emmêlé dans un D-beat instable et vengeur. Les mecs se sortent de ce foutoir grâce à leur attitude presque stoner, rock'n'roll, adolescente. Plus violent que Heavy Breathing, Darker Handcraft va même taquiner le grindcore avant de repartir dans un toukatougouda rassurant. Le batteur est monstrueux et la prod de Ballou est...la prod de Ballou. On peut ne pas apprécier ce côté très clean mais on doit lui reconnaître un don au moins : celui d'avoir une patte, et de la poser bien en évidence sur chaque disque qu'il produit.


mercredi 16 mars 2011

Radiohead - The King of Limbs



 Avant même sa sortie, avant même une première écoute, un frisson a fait tressaillir les réseaux sociaux et les autoroutes encombrées des internettes : le dernier Radiohead est mauvais. Depuis, les chroniques sauvages se multiplient, on parle de face-b, de chutes studio, d'album insignifiant, de retour raté (mais payant). Un acharnement presque violent qu'on peut comprendre : Radiohead est devenu incontournable et les bouffées asphyxiantes du buzz donnent la nausée.

Pourtant, du haut de mon donjon, assis dans mon fauteuil de cuir, caressant d'une main gantée un chat persan, je ris. Je ris et me moque, hilare, pensant à tous ceux qui ne comprendront jamais ce disque. Pensant à tous ceux qui ne parviendront pas à déceler le fourmillement de cette pop microbienne, bridée, ornée de toute part, du rococo en dedans, du baroque inverti. Tous ceux qui se demandent "quand est-ce que ça décolle?" Mais mec, pas besoin de décoller quand tu planes déjà. Tu me suis? La toile Radiohead est peinte depuis longtemps. Le gros œuvre, c'est fini, maintenant place au détail. C'est vrai que l'ampleur du geste s'en ressent,  mais c'est le prix à payer quand on cherche à atteindre l'épure, le sublime. D'ailleurs, épurer n'est pas appauvrir, loin de là. Deux touches d'afro-beat, une guitare sèche et des pulsations étouffées, un piano, 3 accords, quelques samples inversés, the King of Limbs regorge de variations, de tentatives, de chemins à suivre. Aujourd'hui, j'ai suivi le sentier tortueux de la basse, le squelette de cet album, magistrale de l'éclosion du rêve (Bloom) au réveil brutal (Separator). Demain je prendrai les pistes herbeuses et effrayantes des guitares... Radiohead s'apaise, mais n'en reste pas moins un groupe torturé, un groupe d'enfants rêvant de forêts infinies, un groupe de gosses  qui croit aux monstres.

Je ris, face à l'évidence de ce disque, face à la simplicité qui effraie, face à cette micro-pop boisée, qui dresse des créatures dans la mousse, nous conte des guerres, des civilisations entières, dans la transparence d'une boîte de Petri.




vendredi 11 mars 2011

Nidingr - Wolf Father



6 petits titres, 22 minutes, pour réaffirmer, comme ça, en passant, que la Norvège reste un gage de qualité en matière de black metal. Depuis bientôt 20 ans, de temps en temps, Nidingr revient pour se dégourdir un peu. C'est propre, bien foutu, assez varié pour qu'on ne s'ennuie pas. Cpt. Estrella Grasa tire son épingle du jeu avec un chant particulier, parfois parlé et très appréciable. Le riffing est intelligent, sachant faire la part belle aux dissonances tout en maintenant une grande part de riffs mélodiques. La prod est clean. Bref, un petit EP pas révolutionnaire, mais qui parvient à ranimer la flamme d'un black metal direct, sans fioritures, juste bon.



jeudi 10 mars 2011

Hakobune - Away From the Lunar Waters



Hakobune est l'œuvre d'un seul homme, le Kyotoïte d'adoption Takahiro Yorifuji. Enregistré en 5 jours, l'album se compose de 6 pistes, 6 errances paisibles dans un courant d'ambient drone improvisées à la guitare noyée d'effets. Parfois, certaines mélodies englouties refont surface, illuminent un temps le paysage, pour mieux replonger dans les strates oniriques dessinées sous nos yeux. La guitare disparaît derrière ce bourdonnement aérien et l'on se laisse facilement envelopper par les douces complaintes poétiques qui dévoilent au fil des écoutes une richesse insoupçonnée. Superbe.



Profanatica - Disgusting Blasphemies Against God



Black Cum
Pious Piece of Shit
Christ's Precious Blood Poisoned
Smashing Religious Fucking Statues
Fuck the Blood of the Lamb
Covered in Black Shit
No Trumpet Shall Sound
Crush All That Is Holy Defile
Excrement Sacrosanct
Angel With Cock

 Il faut bien lire la tracklist pour comprendre. Comprendre que c'est pas le disque de chevet de Ratzinger. Comprendre qu'à part patauger dans la fange, dans une merde noire en se branlant la basse comme jamais, il n'y a pas grand chose d'autre à espérer. Un black metal bas du front, la bave au lèvre, qui fonce dans le tas. Pas vraiment le même registre que Deathspell Omega on est d'accord. Mais cette basse. Cette basse elle rachète tout. Cette basse vient départager Disgusting Blasphemies du reste du troupeaux de brebis galeuses. Elle rampe sur ce disque et le contamine, on n'entend plus que ça, un poison pâteux, une purée qui tartine cette terre morte de gueuseries païennes. C'est bon à vomir.