vendredi 21 octobre 2011

Death Grips - Exmilitary




I AM THE BEAST I WORSHIP


Bricolage hip-hop assemblé au scotch noir dans le mini-van d'un rôdeur des bas-côtés, la musique de Death Grips s'auto-mutile en serrant les dents, amaigrie par les privations, par la colère et la fièvre. L'avant -garde en treillis fracasse la FM en hurlant dans une boîte de conserve rouillée, appelle à la guerilla sale et pénible. Pensez à M.I.A régurgitée par un Saul Williams des township, ou peut-être à l'oncle pervers noir sous les ongles de Tyler, the Creator. Ça brait, chien, ça se parfume avec l'essence du punk et ça craque une allumette. Haine des flics, rituels antédiluviens, réflexions métaphysiques, tout se brasse et se recrache avec la même férocité. Hardcore insurmontable. 


I AM THE BEAST I WORSHIP


 En téléchargement ici.

L'écoute en streaming est dispo ici : 
Death Grips - Exmilitary by deathgrips



mercredi 19 octobre 2011

FoetusFoetus Guest Mixtape #1

Salut la meute, on est de retour avec une mixtape particulière signée @tenderxbranson , petit être hurleur officiant au sein des très demandés Donkey Punch. De Programme à Interpol en passant par Taake, il nous a préparé une heure de son pour célébrer comme il se doit l'arrivée de la meilleure des saisons, l'automne.




Guest Mixtape #1 from foetusfoetus.blogspot.com

01. Programme - La salle de jeux et la peur

02. Pantha du prince - The splendour

03. Para one & Tacteel - A1

04. Wolves like us - Deathless

05. Dax Riggs - I hear Satan

06. Diapsiquir - Peste

07. Wolvhammer - Snaketongues

08. Taake - Myr

09. Elitist - Ivory shavings of the tools unknown

10. Harm's way - Isolation

11. Trainwreck - Crooked Room

12. Cepia - Untitled III

13. Youth Lagoon - Cannons

14. Friendly Fires - Pala

15. Radius System - Feed Feed Connect

16. Interpol - NYC


(bientôt disponible en téléchargement direct pour pouvoir vous endormir avec)

mercredi 12 octobre 2011

Gallows - Grey Britain

 
Je laisse de côté la petite histoire (premier album - succès - signature sur une major) pour en venir aux faits : Grey Britain est un album de punk-hardcore gominé au rock'n'roll, qui relève le défi d'une œuvre easy-listenning mais ambitieuse. Sing-along, refrains entêtants, et fil conducteur intéressant (la décrépitude de la société anglaise) en font un album riche, maladroit, humain. Grey Britain est un bon album. Tout simplement. Il est pompeux, il est racoleur, et je l'aime exactement pour ça.


Kamni - A.T.O.M.

La conquête de l'espace par l'U.R.S.S ne s'est peut-être pas déroulée comme prévue mais si en 2011 tu veux faire une virée en zero-g, c'est bien chez les russes de Kamni qu'il faut aller voir.
A.T.O.M. s'ouvre en effet sur un des morceaux les plus moelleux jamais composé depuis le Thebes de Om sur God is Good. Comme pour ce dernier, une introduction mystique joue sur les instru indiennes avant d'ouvrir le circuit fermé d'un stoner chill-out plus proche de Sleep que de High on Fire. Ce long instrumental mène vers un morceau de stoner-doom plus classique, Lysergic General, qui semble tout droit sorti du cerveau embrumé de Jus Osborn. Le rappel à Electric Wizard est presque trop évident mais se démarque par des lead un peu plus inspirés et virtuoses que ceux des Anglais. Sur Collapse, le stoner-doom se fait plus flottant encore avec ses lead fuzzés et son mono-riff bien senti qui s'étoffent jusqu'à noyer le chant hurlé dans des frimas opiacés. Un morceau trop court qui chute brutalement sur un instrumental de 15 minutes clôturant l'album comme il l'avait ouvert, avec des mantras chantés s'effaçant derrière le drone d'un tampura et la mélodie lumineuse de cette flûte Bansurî.
Un peu trop court pour se faire un avis définitif sur Kamni, A.T.O.M. est néanmoins assez riche pour nous montrer l'étendue du talent des russes qui, espérons-le, parviendront à trouver leur voie dans cet amalgame d'influences diverses.



mardi 11 octobre 2011

Wolves in the Throne Room - Celestial Lineage



 Je n'ai pas le choix, je dois m'en libérer maintenant pour que vous sachiez dans quoi vous vous lancez : cet album est forestier, organique et éthéré. Voilà. C'est fait, les gros mots sont lâchés, vous ne m'y reprendrez plus. Ce n'est pas la première fois que je vous feinte avec mes disques des bois, mais ici impossible de passer à côté, la démarche musicale des frères Weaver étant étroitement liée à la mystique de leur mode de vie. Loin d'être des écologistes fanatiques, ils s'ancrent dans un retour à la nature, à une liberté primaire et sauvage. Celestial Lineage est donc une promenade nocturne étonnamment sereine dans la forêt la plus épaisse et la plus inquiétante qui soit. Une force fauve s'anime, l'humus grouille, agite les fougères, fait frémir les longs sapins et s'élever la sève vers les cimes, puis plus haut encore. Entre sous-bois menaçants et canopée sereine agitant les étoiles, ce quatrième album de WitTR intensifie l'expérience des précédents opus en jouant à la fois sur le tranchant du black metal ainsi sur un drone aérien, selon eux fortement inspirée par Popol Vuh. (Difficile cependant de retrouver une empreinte musicale franche du groupe allemand, mais plutôt une posture similaire dans l'appréhension des passages les plus cosmiques et célestes de l'album.)


Concluant une trilogie entamée en 2007 avec Two Hunters, CL exprime au mieux cette spiritualité nouvelle que cherchent à atteindre (ou dépeindre) les frères Weaver dans leur musique. Du black metal, WitTR conserve une mélancolie préhistorique ainsi qu'un certain nihilisme : la ville n'existe plus, la société s'effondre, rongée par la mousse. Passéistes, les frères Weaver ? Peut-être, mais s'ils se détournent de la société et de la culture moderne, ce n'est pas pour tomber dans les affres d'un conservatisme nostalgique cherchant refuge dans la religion ou dans les extrêmes destructeurs. Non, s'ils se détournent de la voie bitumée que trace l'humanité contemporaine, c'est pour mieux trouver un sentier autre, loin du consumérisme qu'ils honnissent, une spiritualité ancestrale et primaire qui se roule dans la glaise et les feuilles pour mieux toucher au céleste.


vendredi 7 octobre 2011

Ghost Brigade - Until Fear No Longer Defines Us




Le dark metal dépressif est à la Finlande ce que le black metal est à la Norvège. Doom, death, prog-rock sont secoués Helsinki-steez pour faire advenir un metal bien foutu mais trop souvent paresseux, aboulique et dénué de tout intérêt. Le troisième album de Ghost Brigade, fier héraut du genre, parvient à s'extirper des bourbiers neurasthéniques de ses compères, partiellement certes, mais suffisamment pour que vous preniez le temps de vous y attarder.

Until Fear No Longer Defines Us synthétise et élève toutes les qualités présentes sur les deux premiers albums, qui entraient eux sans aucun doute dans la catégorie laborieuse évoquée plus haut. (Isolation Songs, s'il rivalisait avec les grands noms du genre tels Swallow the Sun ou Before the Dark, était loin du niveau d'accomplissement d' UFNLDU.) Ghost Brigade se livre à un exercice mélodique subtil, assez proche des suédois de Katatonia, en agençant intelligemment rock progressif, death metal et doom. On est tout à fait dans le registre sombre et tragique finlandais structuré autour d'un concept météorologique cher aux post-coreux à savoir calme/tempête/calme/tempête. Les compo sont riches, et c'est sans doute le point fort de cet album qui parvient enchaîner des tubes outrageusement faciles. L'alternance entre passes acoustiques et bourrinage trapu fonctionne pendant 2 bon tiers de l'album mais très vite les limites du groupe ressurgissent : la faiblesse du chant, les grosses ficelles d'un metal jeté en pâture aux complaintes d'un rock-prog FM, bref, tout ce qui faisait des deux premiers albums des disques sans intérêt.

Par chance, Ghost Brigade parvient pour la première fois à faire pencher la balance du bon côté, avec des morceaux imposants émotionnellement, des riffs taillés pour le headbang, et un talent évident pour instaurer des ambiances funestes sans tomber dans les lamentations courantes chez les groupes de doom-death.