dimanche 19 mai 2013

Spring Digest


Salut la meute. Dans un soucis d'optimisation du temps d'écriture, et pour que tu ne viennes pas sur le double foetus pour rien, papa a concocté un petit digest de printemps qui devrait entrer en résonance avec la météo actuelle pour parfaire ce mois de mai gris à souhait. La deuxième partie est déjà sur le feu et j'espère la poster rapidement, avec au programme les derniers Neige Eternelle, Moss, The Haxan Cloak ou Hebosagil. Salve !


Intronaut - Habitual Levitations (Instilling Words with Tones)

À force de se chercher, ils arriveront bien à se trouver. Pour l'instant ils enserrent leur son, le traquent comme un rapace qui se rapprocherait de sa proie en cercles concentriques.  Intronaut n'avait jamais autant approché la perfection que sur Habitual Levitations. Leur dosage de metal, de sludge et d'expérimentations prog et jazz est moins rêche qu'auparavant mais le groove est intact.








Tribulation - The Formulas of Death

Tribulation, ou comment passer d'un bon album de death référencé (le très efficace The Horror en 2009, agitant avec talent les lambeaux de Morbid Angel) à un excellent album de metal, riche en expérimentations, intelligent et bien plus fin que son prédécesseur. Une métamorphose bienvenue pour les suédois qui osent beaucoup, quitte à s'aliéner une partie de leur public. Dispo sur Spotify.








Nails - Abandon All Life

Southern Lord nous gâte cette année avec Abandon All Life et ses 17 minutes de chaos. Viril mais correct, bas du front mais réfléchi, ce dernier crime sonore de Nails jongle avec le hardcore, le grindcore et la powerviolence avec une telle rage qu'elle ne peut qu'être savamment maîtrisée. Cette maîtrise on la doit d'ailleurs en grande partie à la désormais bien reconnaissable production de Kurt Ballou. En écoute ici.








Kadavar - Abra Kadavar

Le retour attendu du trio berlinois coincé dans les 70s n'a pas déçu beaucoup de monde si l'on en croit l'avalanche de critiques élogieuses, leur tournée avec Aqua Nebulla Oscillator et leur signature chez Nuclear Blast. C'est amplement mérité même si Abra Kadavar insiste plus ici sur le versant classic rock que sur les sorties heavy-proto doom du premier album, ce que je regrette un peu. Abra Kadavar reste malgré tout le genre d'album toxique, aux riffs et refrains qui risquent de vous empoisonner un bon moment. En écoute ici.






Grift - Fyra Elegier

La bonne découverte du mois fut sans nul doute celle du label suédois Nordvis qui nous régale avec deux sorties de choix, le premier album de Stilla et, donc, le premier EP de Grift. Un black metal froid et mélancolique au chant râpeux assez fin pour ne pas en faire trop et surjouer sa pose de groupe dépressif. Quatre pistes qui suffisent à faire advenir cette poésie froide que manient (ou ont manié) si bien Drudkh et Burzum. Excellent.







Monarque - Lys Noir

Je vais faire assez simple : Lys Noir est un des meilleurs albums de black metal de 2013. Agressif, mélodique, le 3ème album des Québécois nous arrive après 4 ans de silence. Quatre années pendant lesquelles le groupe semble s'être penché sur ses classiques de BM Symphonique, et notamment les premiers Emperor pour imprégner leur musique d'une ampleur nouvelle. Et ça marche plutôt bien.

samedi 30 mars 2013

Deathchain - Ritual Death Metal




Les Finlandais sont de retour avec un 6ème album et comme à leur habitude, leurs intentions sont affichées dès son titre. Parce que les mecs ne sont pas obtus, ils ont choisi de laisser de côté les thèmes lovecraftiens un peu surannés dont ils avaient le secret pour se lancer à l'assaut des rites mésopotamiens et de la sumérienne divinité Pazuzu.

En partant, Cthulhu a pris avec lui la plupart des saillies thrash de Deathchain qui en a rapidement fait son deuil à l'aide de riff black metal et d'atmosphères noires comme le doom des origines. Ritual Death Metal est une créature démoniaque qui a décidé de s'appliquer et de prendre son temps pour déployer ses immenses ailes. Le sextet nous surprend même avec une petite intro au piano, du jamais vu chez les mecs qui avaient jusqu'à maintenant tendance à cogner dans le tas sans s'échauffer.

La production est beaucoup plus ample que par le passé, ce qui décevra sûrement les amateurs de death sourd étouffé sous le cul d'un kraken, mais il ne pouvait en être autrement. Il fallait un son digne des ambitions du Rituel, et les Finlandais l'ont parfaitement trouvé. Et puis c'est normal de faire les choses bien quand on reçoit des invités, en l'occurrence un certain Lars Göran Petrov, échappé d'Entombed le temps d'un dru "Like Worms Upon The Land".

Après près de 10 ans d'agression death-thrash, le groupe avait besoin de se renouveler, c'est chose faite avec Ritual Death Metal, et on ne pouvait rêver meilleure mue.

En écoute ici pour un temps limité, l'album est dispo à partir du 5 avril chez Svart Records.

samedi 23 mars 2013

Kvelertak - Meir



Certains groupes comme Kvelertak semblent n'avoir besoin d'aucun effort pour réussir. Fièrement juchés sur la hype infinie qui avait précédé et suivi la sortie de leur premier album en 2010, le sextet norvégien revient sans surprise avec un album qui récoltera, à n'en pas douter, les louanges de notre petit microcosme extrême. Pourquoi ? Parce que rien n'a changé, et que c'est très bien comme ça.

On pourrait être un peu chagrins de se voir resservir le même mélange de hardcore et de black metal sur fond de hard-rock old-school, mais on est tellement contents que les mecs n'aient pas pris un virage prog/pop foireux comme l'ont fait de nombreux groupes (et notamment leurs compères de Baroness) qu'on ne va pas faire la fine bouche.

Meir est un joli bolide conduit pied au plancher par Erlend Hjelvik, hurleur en grande forme, mais il restera tout de même au plus #d4rk d'entre vous un cap à passer pour  l'apprécier : celui du riffing solaire norvégien, qui sait mordre tout en gardant le sourire au lèvre.  Si vous arrivez à accepter ce paradoxe d'une musique brutale mais joyeuse, vous pourrez sûrement faire quelque chose de cet album.



samedi 16 février 2013

Winter Digest

Salut la Meute, on ouvre les volets, on aere un peu : il est temps de mettre fin à l'hibernation du double foetus avec un petit digest bien velu des disques microsillons qui m'ont échauffé la nuque pendant l'hiver. Premier post de 2013 et premier bilan : si l'année semble avoir mis le cap sur le goth, le garage et la surf music, on n'oublie pas les basiques avec du lourd grindcore et un renouveau hardcore crust des plus douillet.  Comme un paquet de petites pleureuses sont venues me dire que mon bilan était trop long et qu'il n'y avait pas de lien, j'ai glissé les bandcamp/facebook des artistes dans le titre de l'album, pour vous faciliter la tâche. Mot-dièse assistanat.

Baptists - Bushcraft
Plus gros coup de poing de 2013 pour l'instant, le premier album de Baptists est une tuerie. Il y a bien longtemps que je n'avais pas autant eu envie de m'avaler la langue en moulinant comme un forcené. Bushcraft est l'album que j'attendais de Converge l'année dernière. Un Converge moins anorexique et électrique mais sludgy et gras, un Converge de bûcherons. Et quand ils retroussent leurs manches et ralentissent le pas, sur Soiled Roots notamment, les Canadiens prouvent qu'ils ont de quoi devenir un très grand groupe. Sortie sur Southern Lord le 19 février, achat indispensable.






S'il y en a que ça fait encore bander de passer en revue tous les groupes de blackened hardcore-crust du moment pour y dénicher une pépite, alors je vous ai mâché le boulot : Mourner a cogné lourdement fin 2012 avec un premier album de 8 titres bien compacts qui met à l'amende pas mal de comparses de la scène hardcore métallique.








Fidlar - Fidlar
Surf-punk, skateboard fissuré, cheap cocaine et minets un peu sales, c'est Fidlar, c'est tiède comme de la bière de festival et ça s'écoute comme un bon joint. Vous les avez vus partout, et c'est totalement justifié.










The Growlers - Hung at Heart
Les Growlers sont enfin de retour après le bien bronzé Hot Tropics de 2010 qui peaufinait leur beach goth, étrange style autoproclamé tenant autant de la transe sablonneuse que d'un laisser-aller nonchalamment psychédélique. Plus avachi que son prédécesseur, Hung at Heart déroule ses 50 minutes en explorant balades tropicales et sérénades pop 60's. Les Californiens dévoilent une autre facette moins rock de leur musique, mais tout aussi géniale.







Portal - Vexovoid
Peut-être pas l'album le plus indispensable du quintet (difficile de surpasser Outre, sorti en 2007) mais Vexovoid apporte une pierre de plus au temple lovecraftien que construisent les Australiens depuis plusieurs années. La mélasse noire y est toujours aussi épaisse et la maladie rampante toujours aussi toxique. Portal est l'essence même du death metal tel que je me le représente, effrayant, sournois, sinueux, cancéreux. Leurs précédentes offrandes à Cthulhu sont en écoute sur le bandcamp de Profund Lore Records.



Guantanamo Baywatch - Chest Crawl
Avec leur surf punk 'n roll tout droit sorti de Portland, les Guantanamo Baywatch font un beau bordel fuzzy aux relents de rockabilly qui a apparemment marqué les esprits l'année dernière, notamment à cause de son chanteur complètement cramé qui gâchera le plaisir pour pas mal de monde. Mais moi je l'aime bien ce petit braillard, et la détresse punk crasseuse et débile qu'il apporte à Chest Crawl n'est pas déplaisante. À vous de voir.








Sorti il y a près de 3 ans, Max Baker est une pépite californienne qui séduit tous ceux osant poser une oreille sur sa surf music estivale. Écoutez Creature et Summer Fun puis rangez-les précieusement et ressortez-les au printemps. Vous verrez.










Rotten Sound - Species at War
Les chefs de file du grindcore moderne reviennent avec un EP tout mimi : 6 titres, 8 minutes, et beaucoup de tendresse. Sauvage, gratos, le front plus bas que terre. Finlande mon amour.











Allez, à dans 6 mois.