vendredi 27 janvier 2012

Diapsiquir - A.N.T.I




Stupeflip, charognard perché sur le cadavre de Peste Noire, gonflé et bleui, flottant sur un océan, même un tout petit océan, parce que y'en a marre. On va tous se retrouver pour cracher ensemble notre haine et nos viscères mais on reste coincés dans un fond tiède de pissotière et ça n'avance à rien. Diapsiquir c'est de la musique de soupeur, je vois pas en quoi on devrait se retenir. Lâche tes fluides et tes humeurs, A.N.T.I n'est que ça, un SIDA de grandiloquence bancale, de hip-hop de fin de race sous subutex, apeuré comme un chiard morveux et en colère parce qu'il ne sait pas pourquoi. Il veut faire illusion, te casser les dents, baiser ta soeur, mais au fond il se débat tout seul parce qu'il est déjà mort. Pas de morale, pas de limite, viol, violence, racisme. La crasse en icône vénérée comme chez Peste Noire, mais qui a tourné le dos au black metal musette pour embrasser le franchouillard-indus-metal et le désespoir imbibé de vieille bière et de vodka coupée à la soude. Le M.O reste le même, "dans les poubelles j'trouve des bijoux", de la crasse au sublime en léchant le béton des caves d'immeubles. Le parallèle avec l'univers de Gaspard Noé se fait de lui-même, misère sociale, désespoir omniprésent. Diapsiquir, metal banlieusard dépravé en haut de survêtement, déconseillé à tout le monde. Ça sert à rien, tout se répète, tout ce que t'aimes bien c'est dans ta tête.





mardi 24 janvier 2012

Wreck and Reference - Black Cassette



Black Cassette est un EP dangereux puisqu'il est extrêmement facile de passer ces 20 minutes la gueule dans le brouillard sans vraiment comprendre ce qui se passe. Les Californiens ne font d'ailleurs pas beaucoup d'efforts pour nous baliser le chemin. Au petit jeu des étiquettes ils se collent celle de "lo-fi electronic doom band", et je vais donc partir de ça pour vous expliquer au mieux Wreck And Reference.

Lo-fi ils le sont à n'en pas douter. Ode au fuzz perpétuel et au saint larsen, la musique de WaR est bruyante, encombrée. Et pourtant on ne peut s'empêcher de croire que ce chaos est impeccablement maîtrisé et que l'aspect garage est voulu et tenu en laisse courte. L'absence de guitare fait du groupe un projet électronique même si les synthétiseurs et les samples sont utilisés torturés de telle manière qu'on pourrait penser avoir à faire à un power-trio classique un peu en colère. Arrive alors l'aspect le plus épineux, celui du doom. Structurellement, Black Cassette peut être considéré comme EP de doom avec ses morceaux lents et cycliques, sa batterie lancinante et un chant clair vaporeux rappelant parfois certain groupes de traditional doom. Mais la comparaison s'arrête ici : les morceaux ne dépassent jamais les 5 minutes, et l'ambiance oppressante du doom passe ici avant tout par les expérimentations noise. Le chant polymorphe me fait parfois penser aux incantations de David Tibet, ou à certains morceaux de Mount Eerie, avant de muter en un chant metal plus classique. WaR est donc un groupe de post-quelque chose. Post-metal, post-doom, post-noise, ça reste à voir, mais leur posture marginale, à savoir "faire du metal sans guitare" est bien plus qu'un simple artifice tant le défi est relevé avec talent. Ceci n'est qu'une démo,  mais les balbutiements de WaR font d'eux un groupe à suivre de très près.

La démo est dispo gratuitement ici.


vendredi 20 janvier 2012

I Am A Lake Of Burning Orchids - Summer In My Veins - Morning / Hands - Innocence

Entité bien mystérieuse que I Am A Lake Of Burning Orchids. Trois sorties cette année, rien que ça, et un projet apparemment déjà avorté. Le (très jeune) homme derrière tout ça serait déjà passé à autre chose, et on va devoir digérer tout seul la somme que représentent Summer In My Veins, Morning / Hands, et Innocence


Summer In My Veins



Première incursion et knockout immédiat avec Summer In My Veins. On a souvent parlé d'Amlux comme étant l'hommage au doom rendu par le pape du noise, Merzbow. On a aussi évoqué l'hommage au black metal qu'était Black One de Sunn O))). Ce schéma est aussi vrai pour SIMV qui peut être vu comme l'hommage noise rendu au screamo. D'ailleurs IAALOBO dit s'être principalement inspiré pour cet album de la musique de I Wrote Haikus About Cannibalism In Your Yearbook (dont certains membres jouent dans Beau Navire, la chronique précédente, tu vois, tout est réfléchi ici, on fait pas les choses à moitié.) Un album noise qui s'amuse à faire du screamo ça donne un shoegaze abrasif très bruyant et extrêmement riche, fourmillant de mélodies dream-pop qu'il faut savoir dénicher derrière le bruit blanc, et de hurlements que les fan de Fuck Buttons devraient apprécier. SIMV est une journée d'été caniculaire imprégnée d'une mélancolie adolescente, d'une nostalgie accentuée par les titres et les interludes parlés. Cet album est une déception amoureuse, un recueil de regrets et de larmes, un vrai trauma s'exprimant par la superposition de strates jusqu'à l'étouffement.





Morning / Hands






Morning / Hands change du tout au tout et nous propose 5 titres plus apaisés et ambient. Les séquelles de SiMV s'y traduisent par la présence de hurlements et du titre noise d'ouverture mais tout s'estompe très vite au profit de longues nappes electro beaucoup plus propres. Rien à voir avec le brasier des débuts, ici la nuit tombe doucement et la dream pop dissimulée jusqu'alors fait son apparition de manière plus franche. M/H est l'EP crépusculaire et aérien, (le bonhomme aux manettes le considère comme un album de voyage) et joue parfaitement son rôle de transition vers l'album nocturne qu'est Innocence.




Innocence



Cette dernière offrande de IAALOBO est, sinon la plus violente, tout du moins la plus sombre. Le compositeur y retranscrit une période trouble de sa vie, un épais brouillard de drogues et de night clubs froids où le noise se pare d'atours techno démembrés et de glitch irréguliers. On oublie la dream-pop et le noise solaire, Innocence est un massacre, une boucherie mécanique qui recrache la musique de club, la passe au filtre de ses horreurs, de ses cris, de ses chuchotements. Le romantisme des deux premiers opus cède sous les coups de boutoir d'une boite à rythme impétueuse qui cherche un peu moins à plaire, et oeuvre dans le chaos le plus total. Musique de machine qui tente de te faire croire que tu vas danser mais qui s'écrase la seconde d'après dans un amalgame d'acier et de néons cassés. Innocence signe l'arrêt de mort de la techno et clôt avec force une des expériences musicales la plus passionnante de 2011.




Si vous ne deviez en retenir qu'un, je vous engage à écouter Summer in My Veins, à la fois l'album le plus éprouvant mais aussi le plus riche. Mais il n'y a vraiment aucune raison pour que vous n'en reteniez qu'un. Aucune.

Les deux premiers albums sont disponibles gratuitement ici, pour le dernier, tu le trouveras où tu sais.

mercredi 18 janvier 2012

Beau Navire - Life Moves (2011)



Salut la meute, on repart pour une année 2012 très chargée puisqu'il faut que je vous parle de TOUT ce que je n'ai pas chroniqué en 2011. Fort heureusement cette année, fœtusfœtus recrute et le mercato d'hiver a été un succès. Le petit nouveau se présentera bientôt, soyez sympa avec lui. Cette année a vu aussi le nombre de lecteurs EXPLOSER puisque maintenant vous êtes presque des millions à venir chaque jour lire avec avidité les nouvelles chroniques ajoutées de manière régulière ici bas. On commence donc 2012 avec Beau Navire et son screamo des profondeurs : 


Dans Beau Navire il y a des membres de Loma Prieta. Et Loma Prieta on va très vite en reparler. Dans Beau Navire il y a du screamo d'antan, celui honnête et déchiré des 90's avec son chant malade. Dans Beau Navire il y a une violence emo heurtée et abrupte aux structures tumultueuses et il va falloir apprendre à démêler tout ça pour atteindre le noyau d'émotion, le cœur à vif de sa musique. Si on y arrive, on se retrouve face à un album chaotique certes, mais foncièrement poétique. On ne pense pas à un seul instant à l'aspect technique et aux échafaudages alambiqués de leur musique et c'est là le signe que Life Moves est une réussite. Pensez Ampere, Louise Cyphre, Raein, et pensez surtout à ne pas passer à côté.





(Want more : dirige toi gentiment vers les commentaires et tout se passera bien)

mercredi 4 janvier 2012

2011 : Démerdez-vous avec ce bilan





Les albums marquants, les bonnes surprises, le top 115 foetusfoetus :


Black/Death

A Pregnant Light - The Feast of Clipped Wing [black metal - ambient]
Alcest - Le Secret [black metal - shoegaze]
An Autumn for Crippled Children - Everything [black metal - doom - experimental]
Aosoth - Variations of Violence [black metal]
Ash Borer - Ash Borer [black metal]
Avichi - The Devil's Fractal [black metal]
Blut Aus Nord - 777 Sect(s) [black metal]
Blut Aus Nord - 777 The Desanctification [black metal]
Book of Black Earth - The Cold Testament [black metal - death metal]
Burzum - Fallen [black metal]
Clair Cassis - Luxury Absolute [ambient - black metal]
Cold Body Radiation - Deer Twilight [post-rock - black metal - shoegaze]
De Magia Veterum - The Divine Antithesis [black metal - avant-garde]
Deafheaven - Roads to Judah [post black metal]
Diapsiquir - A.N.T.I [black metal - experimental]
Enslaved - The Sleeping God [black metal prog]
Epheles - Je suis autrefois [black metal]
Fleshgod Apocalypse - Agony [technical death]
Hateful Abandon - Move [post-punk - black metal]
Hypomanie - A City in Mono [black metal - shoegaze]
Kampfar - Mare [black metal]
Landmine Marathon - Gallows [death - grind]
Lantlôs - Agape [black metal - atmospheric]
Liturgy - Aesthethica [black metal]
Mitochondrion - Parasignosis [death metal]
Nader Sadek - In the Flesh [death metal]
Negura Bunget - Poarta de Dincolo [black metal]
Ogen - Black Metal Unbound [black metal]
Oranssi Pazuzu - Kosmonument [black metal]
Peste Noire - L'ordure à l'état pur [black metal - avant garde]
Petrychor - Effigies & Epitaths [black metal]
Saille - Irreversible Decay [black metal]
Samael - Lux Mundi [black metal]
Shroud of Despondency - Dark Meditations in Monastic Seclusion [black metal]
Taake - Noregs Vaapen [black metal]
The Black Dahlia Murder - Ritual [deathcore]
Tsjuder - Legion Helvete [black metal]
Wolves In The Throne Room - Celestial Lineage [black metal]
Wolvhammer - The Obsidian Plains [black metal]
Woods of Desolation - Torn Beyond Reason [black metal]




Crust/Hardcore/Punk//Screamo/Grindcore : 

Alpinist ​| ​Masakari - Split [hardcore - crust]
Beau Navire - Life Moves [screamo]
Birds in Row - Cottbus [hardcore - screamo]
Circle Takes The Square - Decompositions. Vol I. Chapter 1. Rites of Initiation [screamo - experimental]
Dead in the Dirt - Fear [hardcore - grindcore - crust]
Grazes - Myths [hardcore - punk]
Harm's Way - Isolation [hardcore]
Kickback - Et le diable rit avec nous [hardcore - metal]
La Dispute - Wildlife [screamo]
Loma Prieta - I.V [screamo]
Maths - Ascent [screamo]
Mother of Mercy - IV: Symptoms of Existence [hardcore]
Pulling Teeth - Funerary [hardcore]
Purified in Blood - Under Black Skies [hardcore - metal]
Rotten Sound - Cursed [grindcore]
Sarabante - Remnants [crust - hardcore]
The Ergon Carousel - Dead Banks [grindcore]
Touché Amoré - Parting the Sea Between Brightness and Me [screamo]
Trap Them - Darker Handcraft [hardcore - grindcore]
Violent Ends - Black Moon [hardcore]
Wolves Like Us - Late Love [hardcore]
Young And In The Way - I Am Not What I Am [blackened crust]
Youth Avoiders - Time Flies [hardcore - punk]


Drone/Ambient/Experimental : 

Barn Owl - Lost in the Glare [drone - ambient ]
Bruce Lamont - Feral Songs for the Epic Decline [experimental]
Demdike Stare - Tryptych [dark dub]
Hakobune - Away From the Lunar Waters [drone]
I Am A Lake Of Burning Orchids - Summer in my Veins [shoegaze - noise]
Implodes - Black Earth [psyche - rock - drone]
Johann Johannsson - The Miner's Hymn [classique - ambient]
Kreng - Grimoire [dark ambient]
Oneohtrix Point Never - Replica [ambient - electronic]


Electro : 

Austra - Feel it Break [electronica]
Mondkopf - Rising Doom [electro]
The Chemical Brothers - Hanna [electro]


Hip Hop : 


Death Grips - Exmilitary [hip hop - experimental]
Immortal Technique - The Martyr [hip hop]
Stupeflip - Hypnoflip Invasion [stup sound]
Tyler, the Creator - Goblin [hip hop]


Prog/Metal : 

East of the Wall - The Apologist  [post-metal]
Mastodon - The Hunter [metal]
Opeth - Heritage [progressive metal]
Russian Circles - Empros [post-rock - metal]
Telepathy - Fracture [post-metal]
The Haunted - Unseen [metal]
Virus - The Agent That Shapes the Desert [avant-garde metal]


Rock/Post-punk/Folk/Chanson : 

Camille - Ilo Veyou [chanson]
Cass McCombs - Wit's End [folk - indie]
Chelsea Wolfe - Ἀποκάλυψις [folk - goth]
Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand - The Story About the Digging of the Hole and the Hearing of the Sounds From Hell [space rock]
Esben and the Witch - Violet Cries [indie - post-punk]
Girls - Father, Son, Holy Ghost [indie rock]
Grails - Deep Politics [experimental rock]
Holy Sons - Survivalist Tales ! [folk - psyche]
Hubert-Félix Thiéfaine - Supplément de Mensonge [chanson - rock]
Radiohead - The King of Limbs [rock - alternative]
Soviet Soviet - Summer, Jesus [post-punk]
The Oscillation - Veils [psyche - krautrock]
Three Trapped Tigers - Route One or Die [math rock]
Tom Waits - Bad As Me [génie]
Young Widows - In and Out of Youth and Lightness [noise rock]
Youth Lagoon - The Year of Hibernation [dream pop]


Stoner/Sludge/Doom : 

Big Business - Quadruple Single [sludge - stoner]
Ghost Brigade - Until Fear No Longer Defines Us [doom - prog]
Kamni - A.T.O.M [stoner - doom]
Light Bearer - Lapsus [sludge - post-metal]
Obscure Sphinx - Anaesthetic Inhalation Ritual [sludge - post-metal]
Orchid - Capricorn [doom]
Ramesses - Possessed By The Rise of Magik [sludge - stoner - doom]
Samsara Blues Experiment - Revelation & Mystery [psyche rock - stoner]
Serpent Venom - Carnal Altar [doom]
The Gates of Slumber - The Wretch [doom - stoner]
Tombs - Path of Totality [sludge]
Uncle Acid & the Deadbeats - Blood Lust [psyche rock - doom]
Yob - Atma [doom]



Et qu'on ne me fasse plus chier avec 2011.