jeudi 21 avril 2011

Kvelertak - Kvelertak



Il est l'heure de reparler du phénomène. Si tu m'aimes beaucoup et que tu as décidé de relire tous les articles de ce blog depuis le commencement, tu te souviens sûrement d'un post sur Kvelertak, il y a un peu moins de 2 ans. À l'époque malheureusement, pas d'album à me mettre sous la dent, j'avais juste évoqué le "black metal- and thrash-inspired punk rock, with a pop-oriented approach" (c'est eux qui le disent) des norvégiens, en espérant avoir rapidement quelque chose de concret. C'est fait aujourd'hui, et bien fait. Pas de surprises, c'est bien le groupe qu'on avait laissé il y a 2 ans : fondations hardcore-punk, revêtement black metal et laque rock'n'roll. Le tout produit, une fois n'est pas coutume, par Kurt Ballou. 


On pouvait espérer une empreinte black metal plus marquée que ça, notamment à l'écoute des premières démos, mais on gagne ici en efficacité ce qu'on perd en violence. Kvelertak est un groupe solaire, à l'image de Baroness ou Torche, qui tabasse avec le sourire, bonne ambiance, tsé. On fait du metal entre potes, en famille. On retrouve d'ailleurs Hoest (Taake) et Ryan McKenney (Trap Them) derrière le micro.

On préféra mettre de côté l'étiquette de necro'n'roll pour leurs comparses de Lydia Laska (dont le premier album sorti l'année dernière chez Duplicate Records ne m'est toujours pas parvenu, mais qui fera à coup sûr l'objet d'une chronique) y préférant celle d'un blackened hardcore rutilant.


mardi 19 avril 2011

Young Widows - In And Out Of Youth and Lightness



Oh tu risques de le trouver long et apathique ce nouveau Young Widows, surtout si t'avais suivi les conseils du Foetus en écoutant le précédent. Pourtant, je t'assure qu'ils n'ont pas tant changé que ça. Ils ont juste décidé de continuer de creuser. Passés le noise aiguisé, la terre meuble et le sable, ça devient plus difficile d'avancer, plus laborieux. On ramène d'autres outils qu'une simple pelle, on arrange, on réfléchi. Vous suivez la métaphore de la mine? Non? Disons qu'après la plaine, voilà la montagne. On marche moins facilement, ça grimpe sec, mais au final, la vue est bien meilleure quand on est en haut.

Toujours pas? Bon.

In And Out Of Youth and Lightness est un album élégant mais las, colérique mais désespéré. Il faut avancer doucement dans ce dédale de ronces pour en découvrir la richesse, les arrangements, les nuances dans la voix, dans les gammes blues des guitares. Ce n'est pas facile, ce n'est pas agréable, et ce labyrinthe te révèlera autant de squelettes jaunis que d'explosions solaires.

Après t'avoir appris à faire du noise, les mecs te montrent comment le défaire. Avec brio.

The Gates of Slumber - The Wretch




Tu vois ce que je veux dire.



The Gates of Slumber - Bastards Born by thelightcarrier

Blut Aus Nord - 777 Sect(s)



Je vous laisse le soin de vous renseigner sur la genèse et le paratexte de cet album, sur la trilogie inaugurant un nouveau cycle après le chef d'oeuvre MoRT et le retour au source de Memoria Vetusta II... Le texte quant à lui est plutôt simple. 777 Sect(s) est l'album le plus facile de BAN car il fait office de synthèse générale, bien ficelée mais sans surprise. La folie de dissonances qu'était MoRT se retrouve sanglée à une ossature solide, celle des deux albums précédents (et à mes yeux les meilleurs du groupe) The Mystical Beast of Rebellion et The Work Which Transforms God. On a droit à tout ce qui fait de BAN un excellent groupe : marasme indus, décharges haineuses, ampleur cosmique dans les passages plus atmosphériques, et surtout ce malaise, omniprésent. La production est parfaite (on sent un énorme travail sur les voix), et le tout cohérent. Le feeling indus est prédominant, tant dans les leads que rythmiquement, évoquant souvent un Godflesh primaire, un Jesu rampant.  777 Sect(s) renoue avec le grand BAN, un peu éteint depuis MoRT, et annonce une suite plus electro des plus alléchante.


samedi 2 avril 2011

Mondkopf - Day of Anger




Si vous osez parfois ôter votre heaume de barbare métallique pour aller voir ce qui se passe ailleurs, vous avez sûrement déjà entendu parler de  Mondkopf. Vous connaissez alors Galaxy of Nowhere, le second album du glabre et talentueux Paul Régimbau, maniant une electro abstraite et intelligente avec délicatesse et un sens de l'esthétique très poussé. Comme moi, vous avez peut-être émis quelques réserves quant à l'aspect plus dansant de sa musique, y préférant de loin les plages sombres et introverties.

Mais c'était avant qu'il ne soit touché par le Malin. Oui, depuis quelques temps, Mondkopf se transforme. Il n'est pas rare de le croiser lors de cérémonies occultes, il rôde au merch des concerts du Wizard, vénère les Mountain Goats, se prend à rêver d'infrabasses. Il est devenu tout pâle, la tête de Lune, et j'ai entendu dire que les sacrifices humains n'étaient pas rares en backstage. La fin des temps est proche, et Mondkopf semble vouloir s'en faire le messager.

Avant la sortie de son nouvel album, Rising Doom, en mai prochain, il y a eu plusieurs signes annonciateurs de cette métamorphose. D'abord ce live massif à la Gaîté Lyrique, et puis cet EP, Day of Anger (sortie le 18/04). 4 titres menaçants, non plus sombres mais noirs, accompagnés d'un fanzine de 16 pages, The Excuse, regroupant textes et visuels autour du nouvel univers doomesque et torturé de Mondkopf. Peu de choses à se mettre sous la dent finalement, mais un EP encourageant dont vous pourrez célébrer la sortie le 15 avril prochain au Point Éphémère avec (entres autres) les excellents Oneohtrix Point Never. Suivez-le de près.

DOOM OR BE DOOMED