mardi 24 janvier 2012

Wreck and Reference - Black Cassette



Black Cassette est un EP dangereux puisqu'il est extrêmement facile de passer ces 20 minutes la gueule dans le brouillard sans vraiment comprendre ce qui se passe. Les Californiens ne font d'ailleurs pas beaucoup d'efforts pour nous baliser le chemin. Au petit jeu des étiquettes ils se collent celle de "lo-fi electronic doom band", et je vais donc partir de ça pour vous expliquer au mieux Wreck And Reference.

Lo-fi ils le sont à n'en pas douter. Ode au fuzz perpétuel et au saint larsen, la musique de WaR est bruyante, encombrée. Et pourtant on ne peut s'empêcher de croire que ce chaos est impeccablement maîtrisé et que l'aspect garage est voulu et tenu en laisse courte. L'absence de guitare fait du groupe un projet électronique même si les synthétiseurs et les samples sont utilisés torturés de telle manière qu'on pourrait penser avoir à faire à un power-trio classique un peu en colère. Arrive alors l'aspect le plus épineux, celui du doom. Structurellement, Black Cassette peut être considéré comme EP de doom avec ses morceaux lents et cycliques, sa batterie lancinante et un chant clair vaporeux rappelant parfois certain groupes de traditional doom. Mais la comparaison s'arrête ici : les morceaux ne dépassent jamais les 5 minutes, et l'ambiance oppressante du doom passe ici avant tout par les expérimentations noise. Le chant polymorphe me fait parfois penser aux incantations de David Tibet, ou à certains morceaux de Mount Eerie, avant de muter en un chant metal plus classique. WaR est donc un groupe de post-quelque chose. Post-metal, post-doom, post-noise, ça reste à voir, mais leur posture marginale, à savoir "faire du metal sans guitare" est bien plus qu'un simple artifice tant le défi est relevé avec talent. Ceci n'est qu'une démo,  mais les balbutiements de WaR font d'eux un groupe à suivre de très près.

La démo est dispo gratuitement ici.


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