samedi 7 novembre 2009

Fuck Buttons - Tarot Sport



Vous vous souvenez sûrement du brulôt bruitiste et outrageusement jouissif  qu'était Street Horrrsing?  Ses longues plages brumeuses déployant en circuit fermé toute une gamme de références digérées, assimilées, englouties jusqu'à plus soif. Un long voyage tribal et irisé aux boucles vaporeuses, ponctué de hurlements en overdrive, qui avait marqué 2008 du sceau de son shoegaze bourdonnant. Moins d'un an après, les deux compères de Bristol reviennent avec un Tarot Sport baroque et encore plus ambitieux.

Ouverture magistrale, Surf Solar développe du haut de ses 10 minutes une fresque épique et bourgeonnante, marquant d'entrée une des principales évolutions de FB. Les mecs ont décidé d'assumer jusqu'au bout leur filiation électronique dansante. La B.A.R martèle nerveusement et autant vous dire qu'on est pas au Back Up ni au Duplex, mais plutôt en train de danser à poil avec des papous sur les anneaux de Saturne, en se ramassant éruption solaire sur éruption solaire en pleine mouille. Comme à leur habitude, les FB construisent avec acharnement de longues pistes, allant crescendo dans l'intensité, dans la superposition de boucles. On reste scotché par cette capacité à faire émerger de ce chaos sonore de véritables mélodies (on pense souvent d'ailleurs, dans les textures comme dans les mélodies, aux plus belles pièces de Dan Deacon, mais toujours plus épiques, plus sauvages). 

On peut regretter l'absence des hurlements saturés qui apportait beaucoup à la folie des morceaux de Street Horrrsing. C'est d'ailleurs là le point faible de Tarot Sport. S'il est plus ambitieux, plus grandiloquent que son prédécesseur, on semble perdre ce petit plus barbare qui faisait de Fuck Buttons une véritable entité, alien et organique. Plus sage donc, plus facile d'accès, TS n'en reste pas moins une grande space-fresque psychédélique, fauve et cosmique.



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