On avait commencé l'année avec un virus, le death metal parasité de Mitochondrion. C'était il y a presque un an et je commençais à comprendre vraiment ce que pouvait véhiculer le death. Je commençais à voir le potentiel d'évocation et de puissance qui pouvait émaner de cette musique, jusqu'à lors trop souvent dissimulée à mes yeux par la technicité exacerbée et clinique, trop anguleuse. Le manque de carne, de masse, c'est justement ce qu'annihilent Mitochodrion, Diocletian, Impetuous Ritual, Portal, et donc Ulcerate. Tous ces groupes ont su trouver leur propre voie, pour porter le death dans des zones interlopes et inquiétantes en parvenant à allier technique et atmosphère sans qu'aucune des deux n'en pâtisse.
The Destroyer of All, en bonne place sur l'autel du Grand Bilan 2011, n'est que la confirmation du précédent opus des Néo-Zélandais. Derrière la tourbe sonore, on retrouve toute la richesse qui faisait de Everything is Fire un bon album, avec cette fois encore la volonté d'utiliser la violence et la dextérité des musiciens comme un but et non comme une fin. On ne remarque plus les structures complexes, les dissonances, les syncopes, tout s'efface derrière des strates de sons et de formes. L'agression n'est donc pas mécanique mais réfléchie, et Ulcerate dévoile une palette encore plus étendue qu'il y a 3 ans. Les évocations un peu clichées de paysages dévastés et de scènes apocalyptiques prennent tout leur sens, comme une visite guidée dans le cimetière des éléphants cosmiques, avec le sentiment flou d'assister à la fin de quelque chose d'immense, à la lutte à mort de géants nébuleux sur une planète de cendre. À la fois brutal, par la force des choses, mais étonnamment serein et beau.
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