samedi 5 mai 2012

Marilyn Manson - Born Villain



Je n'attends plus rien de Marilyn Manson. J'ai déjà reçu tout ce que je pouvais espérer de lui. Le malaise épais de Portrait of an American Family et Smells Like Children, la géniale trilogie Antichrist Superstar, Mechanical Animals, Holy Wood et même un revirement pop-rock réussi avec Eat Me, Drink Me. Je n'attends plus rien de Manson parce qu'une grande part de la fascination qu'il exerçait sur moi a disparu après Holy Wood, quand MM est devenu humain. Cet album est pour moi le véritable chef d'œuvre de Manson, le point final d'une carrière mouvementée qui a tué l'Antichrist et n'a laissé que cendres et poussière derrière lui.

Après la parenthèse entertainment The Golden Age of Grotesque où Manson assumait pleinement son rôle d'amuseur public et de bête de cirque, il avait réussi à se réinventer en dévoilant pour la première fois son véritable visage, celui de Brian Hugh Warner, dans le romantique Eat Me, Drink Me. Difficile à partir de là de concevoir une suite au projet Marilyn Manson. La perversité, la crasse et la provocation élaguées, il ne reste à Manson que son petit être, ses peines de cœur, ses craintes, celles d'un homme normal, au mieux d'une rockstar égocentrique. L'échec total qu'est The High End of Low a néanmoins le mérite de fermer la parenthèse romantico-Caroll-Burtonienne du plus mauvais goût et vient une fois de plus tuer Manson pour mieux le faire renaître. Le résultat de cette renaissance s'appelle Born Villain.








Je n'attends plus rien de Marilyn Manson car il n'est plus envisageable pour lui aujourd'hui de ressortir les brulôts du passés. Maintenant qu'il est redevenu un homme comme les autres, Manson doit se battre contre la tentation de la facilité et se démerder comme la rockstar qu'il est pour sortir des albums de qualité. Pas des chefs d'œuvre habités, hantés par un souffle mystique, non, juste de bons albums de rock, ce qu'il réussit plutôt bien avec Born Villain. On ne trouve pas de thèmes forts comme auparavant, pas de déguisement, on sent que MM a totalement assimilé la mort de ses avatars et que c'est maintenant lui qui se livre à l'auditeur. Ne reste que la musique.

Born Villain tire un trait sanglant sur la mauvaise pop de l'album précédent et ce dès l'entrée en matière, avec l'enragé Hey, Cruel World... doigt d'honneur toutes guitares dehors, comme une profession de foi, marquant le retour à une musique plus véhémente. Je me représente cet album comme un Mechanical Animals SM, brut, punk, moins ambitieux, mais efficace. On pense aux Stooges (The Gardener), à Killing Joke (Overneath the Path of Misery) et on s'attache vite à ces 14 pistes à la fois très simples mais accrocheuses. On retrouve aussi des morceaux comme Murderers Are Getting Prettier Every Day, pas le plus réussi mais bel exemple de la rage retrouvée et de l'envie d'en découdre du Révérend en 2012. Quant à Breaking The Same Old Ground elle remet au goût du jour les ballades d'Antichrist Superstar comme The Man That You Fear, mais passées au filtre du nouveau Manson rock découvert sur Eat Me, Drink Me.

Le groupe Marilyn Manson n'a rien perdu de son talent pour composer de bons morceaux et on est donc face à un bon album de rock. Reste à savoir si MM plaira autant à ses fan de la première heure maintenant que sa musique à repris une taille humaine, maintenant le supplément d'âme dont je parle souvent a disparu, maintenant que Manson fait du rock, rien que du rock.



3 commentaires:

  1. http://www.mediafire.com/?9pokcse3f6upnlz

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  2. Born Villain est une bonne surprise car il n'en est pas une mauvaise. Contrairement à ce à quoi je m'attendais.

    L'album est globalement bon et personnellement je ne trouve aucun morceaux qui n'y mérite pas sa place, en revanche je regrette l'absence de titre fort. Habitué avec les précédents albums à voir quelques morceaux se détacher, je n'en vois pas vraiment ici.

    En tout cas très bon article, présenter l'album en parcourant et analysant l'évolution de sa discographie permet vraiment de visualiser et comprendre le nouvel album.

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  3. Le vrai problème musical de Manson s'est également d'avoir laissé partir/de s'être débarrassé de ses plus talentueux collaborateurs, surtout lorsque ces derniers commençaient à occuper le devant de la scène un peu plus que lui... Mais bon, j'écouterai cet album, dont je n'avais même pas entendu parler auparavant, sans à priori !

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