Après leur très remarquée et commentée première démo, les San Franciscains de Deafheaven nous livrent leur premier véritable album, Roads to Judah. Ces jeunes gens forts bien habillés sont là pour convaincre votre famille que le black metal n'est pas uniquement l'affaire de norvégiens déguisés en sorcières. Enfin, black metal. Je me gausse. C'est vrai qu'il y a ce petit chant de corbeau (tmts), ces riffs polaires et ces blast chéris (un jour je réaliserai un porno uniquement à base de blast <3 ). Mais quand le chanteur, échappé d'un élevage de hipsters du Lower East Side, se met à hurler sur des arpèges volés à Envy, noyés dans des effets à vous en faire regarder vos chaussures, on se rend compte que DFHVN tient plus de l'aurore boréale que de la forêt de conifères. (c'est la plus belle image de la chronique, et je la trouve vraiment juste, d'ailleurs je vais la mettre en gras.)
Ne vous méprenez pas, les broderies emo/screamo sont parfaitement adaptées à la densité de la musique du groupe, on serre le poing et les dents, on mort sa ceinture, on désosse des ours, mais toujours avec grâce et finesse, ce qui est plus qu'appréciable dans ce milieu de gros cons trépanés qu'est le metal. (Je plaisante, je vous aime tous, moi aussi j'ai eu des spike en pâte FIMO sur les bretelles de mon eastpack).
Concrètement, cet album est excellent, vous devez l'écouter.
Salut, je suis un camarade de classe de Paul, on s'était croisé l'année dernière au concert de la terre tremble et membrane au glaz'art.
RépondreSupprimerTu m'avais parlé de ton blog et il se trouve que je retombe dessus en tapotant et en googlelizant Deafheaven.
Voilà voilà tout ça pour dire que vous avez très bon gout et que cet endroit est bien sympa.
Et aussi que je suis plutot étonné que le black métal deviennent la matrice de tant de nouvelles musiques. Ici on mélange ça au screamo, mais on insere de la noise dans liturgy ou krallice, du hardcore dans celeste, des structres barrées dans deathspell oméga, du mystique sans fret dans blut aus nord, des territoires sans fin chez altar of plagues; j'en oublie sans doute plein. C'est bizarre de voir que le black métal devient le lieu le plus intéressant musicalement, il acceuille chez lui les groupes qui m'interesse le plus en ce moment en tout cas. Comme si dans la décennie qui vient, ce serait le black qui renouvellera le rock and roll. Bref, je sais pas, tout cela m'intrigue. Merde comme quoi un truc ultra orthodoxe devient le lieu le plus syncrétique. Enfin faudrait définir ce qu'est le black, je dirais des blast et des affects négatifs. Ouais bon, je sais pas si tout cela est signe de quoique ce soit, mais ça donne de la musique passionnante.
Sinon je te conseille de jetter une oreille sur Gerda (noise italienne, un coté breach sans l'ampleur).
Voilà voila, on se croisera peut être ailleurs, see you
http://dechristallisation.blogspot.com/
(c'est chez moi, mais on y parle pas trop de musique).