Les vilains nazis autrichiens n'ayant pas pu jouer au Glaz'art, c'est dans "le plus petit cabaret d'europe" qu'a lieu ce concert à l'affiche priapique. L'occasion de découvrir les nouvelles compo de Der Blutharsch et de savourer les bidouillages du Général Andersson.
Bain Wolfkind
On passe rapidement sur la prestation soporifique et graisseuse de BW qui se présente lui-même comme le "King of Karaoke Show". Le crooner poilu du torse râle son amour vicelard sur des instru de surf-rock bluesy ralenties. Derrière lui défilent sur un écran une ribambelle de bimbo Vixen, relativement divertissantes au début m'enfin on s'en lasse vite des gros seins.
Deutsch Nepal
Encore un mec tout seul. Sauf que lui a du talent. Lina der Baby Doll construit en 45 minutes un set intense et bruitiste loin des prestations éthyliques sabordées dont il a apparemment l'habitude. N'étant pas docteur ès DN, je ne reconnais aucun titre mais me retrouve transporté par sa diction, les entremêlements de samples, les roulements de caisse claire martiaux. Jusqu'à un final grandiose où le général, véritable chef d'orchestre s'agitant sur son estrade, fini de nous assommer en laissant libre cour à sa voix, soutenue par des nappes répétitives et glauques à souhait.
Der Blutharsch
Comment vous expliquer clairement Der Blutharsch sans passer pour une groupie. (que je suis). Déjà en vous disant que Der Blutharsch est le rock'n'roll. Ce feeling nouveau que l'on ressent sur les albums s'incarne avec force sur scène. De quoi décevoir, il est vrai, les fans hardline de l'indus d'un Der Sieg. Oui, Albin Julius fait du rock. Avec tout ce que ça implique. Des compositions simples, directes, mais sur lesquelles planent toujours ce spectre des origines, cette menace trouble qui fait tout le charisme et l'intérêt du groupe. Comment vous expliquer clairement Der Blutharsch en concert sans évoquer l'entremêlement des chants masculins et féminins, les incantations répétitives d'un Om, les riffs plombés au Sabbath mais noyés dans le brouillard fuzzy et le wah-wah, les percussions tribales neurosiennes... Julius semble cependant suivre deux chemins divergents, entre la scène et le studio. Si les derniers albums diluent un peu plus leur rock psychédélique dans des expérimentations électroniques moins directes, le live semble lui se consacrer uniquement à l'énergie rock quitte à délaisser (malheureusement) une approche martiale et folk, pourtant partie intégrante de l'identité du groupe. On peut donc légitimement être déçu par la facilité de la prestation, ou bien l'on peut se laisser aller dans cette masse enfumée et savourer une setlist judicieuse, accroché à son ballon de baudruche noir, en regardant, rêveur, Albin Julius distribuer des roses blanches aux damoiselles de l'assemblée.
Time is thee enemy
http://www.mediafire.com/download.php?yoyq0tzioix
RépondreSupprimerDéçu perso, j'étais pas réfractaire au virage amorcé sur "When did wonderland end?", loin de là même, mais là ça m'a paru trop facile et trop peu inspiré... Dommage. Entièrement d'accord quant aux premières parties par contre
RépondreSupprimerAssez d'accord avec l'auteur de ces lignes.
RépondreSupprimerJe vois le "revirement" de DB comme une question de forme plus que de fond.
Albin Julius nous a jusque là habitué a certaines sonorités, mais son "rock" n'est pas juste du rock, il y a bien un "plus" Blutharschesque. En les écoutant sur scène j'ai vraiment ressenti quelque chose au-delà d'une simple batterie et d'une gratte. Les instruments ne sont qu'un accompagnement, qu'une sorte de matière première.
Pour moi la question est: peux-t-on écouter le nouveau DB sans connaître l'avant?