samedi 12 décembre 2009

Shining - V - Halmstad / VI - Klagopsalmer






















J'évoquais il y a peu mes difficultés à assimiler le dernier album en date des suédois de Shining. Trop de branlouille de manche heavy trilililili pour être honnêtement noir. J'avais ressorti son prédécesseur, Halmstad, pour me rendre compte que la formule n'avait en fait pas évoluée tant que ça. Un black metal franchement porté sur les guitares, inventif, mutant, heavy bien sûr mais toujours frappé du sceau de la noirceur et de la mélancolie qu'on lui connaissait depuis ses débuts.. Alors quoi? Les mêmes ingrédients, le même résultat non? Que nenni. Là où Halmstad s'imposait de par sa polymorphie et sa faculté à superposer (et non alterner) deux facettes à priori antagonistes (noirceur/ groove heavy), Klagopsalmer perd en subtilité, rompant par des soli tonitruants toutes les ambiances construites avec brio dans les morceaux. L'affaire était entendue mes braves, mais c'était sans compter un passage au Trabendo et l'immense bonté de mon patron.
Un passage au Trabendo, parce que voir la bande de Suédois m'a, comme souvent après un concert, permis de percevoir et d'appréhender leur son d'une manière différente.
La bonté de mon patron, qui tolère Klagopsalmer en boucle au bureau. Ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Et de me dire qu'il serait dommage de passer à côté d'un tel chef d'œuvre pour quelques trifouillages de manche de mauvais goût. Car l'album en lui-même, même s'il reprend exactement les composantes de son prédécesseur, n'en reste pas moins une putain de compil' de glaviots hargneux, auréolés d'une luminosité acoustique et d'un chant clair pétrifiant, un chant puissant, ample, rappelant parfois les divagations d'un Kvohst. Un cran en dessous de son prédécesseur, Klagopsalmer semble confirmer définitivement la voie préssentie sur The Eerie Cold, et clairement empruntée sur Halmstad : celle d'une musique hybride sans aucune censure, flirtant avec une folk décharnée, un jazz malingre et froid des origines, un heavy infusé de blues mélancolique.

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