jeudi 21 juin 2012

HELLFEST 2012 - DAY TWO




Le désavantage du camping-car c'est qu'on y dort vraiment bien. On se réveille donc tard et le temps d'aller acheter du kiri au Super , de parler metal avec la caissière et de se rendre sur le site, il est déjà 16h. Amen Ra ce sera donc pour une autre fois.

Il a plu toute la nuit et malgré des cieux plus engageants que la veille, c'est bien en bottes que nous nous postons face à la scène de la Valley, attendant de pieds fermes les italiens de Ufomammut.

Ufommamut


Le dernier Ufomammut sorti sur Neurot Recordings est bon du début à la fin. Ce qui tombe plutôt bien puisque le trio sludge-doom psychédélique a décidé de le jouer en entier. Comme à leur habitude, les mecs ne sont pas très bavards, mais comme à leur habitude, les mecs sont très sympas. On sent qu'ils sont heureux de jouer et les 50 mn du concert passent comme une longue transe heavy avant de terminer sur le massif Mindomine. Très bon concert.



Djerv

Djerv est un drôle de groupe. Premier point inquiétant : Djerv est un group de metal à chanteuse, et c'est rarement bon signe. COUCOU SHARON. Si je n'avais pas révisé un peu avant de venir, j'aurais sûrement raté ce groupe de norvégiens qui reste, je dois l'avouer, encore un mystère pour moi. Imaginez plutôt : du heavy, du rock, un soupçon de black metal (on est en Norvège après tout) tout ça avec un chant féminin oscillant entre lyrisme et cris punk. Et ça marche. Ça marche même très bien, et je ne sais toujours pas pourquoi. Le set couvre à peu près tout l'album et fini en beauté sur les deux chansons phares du groupe : Headstone et Madman.



Unsane


Malgré l'absence de Vinnie, le batteur habituel du trio, les new-yorkais ont livré un set parfait, intense. Je ne les avais jamais vus et pourtant j'avais l'impression de les revoir pour la centième fois (ou même LA MILLIÈME FOIS). Ils ont fait exactement ce qu'on peut attendre d'eux et de leur noise rock graisseux. Notons l'apparition sur scène de deux mecs masqués et torse nu : Big Business, facétieux camarades de tournée d'Unsane, eux aussi présents à l'affiche du Hellfest.

Shining


Contrairement à beaucoup de mes confrères, je suis passé totalement à côté du set de Shining. Plusieurs raisons à cela : leur passage au Trabendo il y a quelques années m'avait totalement réconcilié avec les passage les plus folk du groupes et je m'étais même fait à l'idée que les solo heavy trilili avaient leur place dans la musique du groupe. Et puis est arrivé VII - Född förlorare, dernier album en date auquel je n'ai pas accroché du tout. Premier problème. Vient ensuite la dimension de la scène, beaucoup trop grande à mon avis pour la musique de Shining. Leur black metal a beau s'enfler de heavy, je ne pense pas qu'il soit fait pour ce genre de grande scène, qui éclate leur son et le disperse un peu trop. Et puis j'avais faim. Pas un bon souvenir donc.


Saint Vitus

Tout simplement mon meilleur concert du week-end. Je m'attendais à du lourd, j'ai été plus que servi. Principalement axé sur leur tout dernier album Lillie : F-65, le set des doomeux cultes et occultes n'en oublie pas pour autant d'aller faire un tour vers les classiques d'antan comme I Bleed Black ou Mystic Lady. Le son de guitare est impressionnant de lourdeur et de clarté et Dave Chandler s'amuse comme un gosse. Seul bémol à apporter à cette heure de headbang ininterrompu, l'absence totale de morceaux tirés de Die Healing, un des meilleurs albums du groupe.



Enslaved


Ça faisait longtemps que je voulais revoir Enslaved. J'en gardais le souvenir d'un concert très sombre, bien plus oppressant que sur album. Mais entre temps Enslaved a bien changé. Des éléments progressifs ont fait leur apparition dans les compo des norvégiens et ils ne cachent plus leur velléités rock. Contrairement à celle de Shining, qui jouait tout à l'heure sur la même scène, la musique d'Enslaved s'adapte parfaitement aux grandes scènes et les mecs donnent un vrai show. Le set s'axe principalement sur Axioma Ethica Odini, le dernier album en date du groupe. Grutle Kjellson s'adresse à la foule « You always say you want some old stuff ? Is 1970 old enough for you ? » avant de se lancer dans une reprise d'Immigrant Song de Led Zeppelin. Les albums antérieurs à 2006 sont totalement ignorés à l'exception d'une très bonne surprise quand résonnent les premières notes de Allfǫðr Oðinn, morceau de 1993 présent sur le tout premier EP du groupe, Hordanes Land.

Entombed


Death'n'roll putain de merde. Une heure de tubes gras, de solo flabistouflants, Petrov se donne comme jamais et on ressort avec les cervicales défaites. 


À ce point de la journée, la boue est plus molle que jamais, les averses reviennent et il commence à faire froid. C'est donc le moment idéal pour aller s'enfermer dans la moiteur de la Warzone pour voir un concert très attendu : Refused




Refused


Seize ans que les petits prodiges du hardcore-punk suédois ne s'étaient pas produits en France. Reformés en janvier après 14 ans de séparation, Refused renforce là son aura de groupe culte avec une série de concerts à travers le monde. Le set fait la part belle aux deux derniers albums du groupes, Dennis Lyxzén n'a rien perdu de son charisme et il glisse sur scène comme un Mick Jagger félin. L'énergie de ces petits rouges venus du nord est toujours là, et le sol spongieux de la Warzone se transforme vite en flaque de glaise géante sous les coups de boutoirs de Rather Be Dead ou The Deadly Rythm. Malgré la fatigue et le froid, les fan sont là et la fosse chante en choeur les hymnes qui se succèdent à un rythme effréné. On n'échappera évidemment pas à New Noise ni au rappel, Tannhaüser/Derivè. Lyxzèn rend plusieurs fois hommage au public, nous remercie encore et encore et nous dit que c'est grâce à nous s'ils sont de retour. Il nous dit aussi de rester sauvage. Et de nous habiller comme on veut. Sisi.


La deuxième journée se termine, et c'est avec un bonheur non dissimulé que nous retrouvons Jérémy, notre fidèle camping-car, qui nous attend avec des bières presque fraîches et des sandwich au salami. Merci Jérémy. 


Demain, troisième et dernier jour au Hellfest, ou comment prendre 3 coups de soleil en 20 minutes.

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