Il semble qu'Earth fasse des émules, quel que soit le style dans lequel le groupe de Dylan Carlson évolue. Vénérable ancêtre d'un drone monolithique et à l'origine de la déferlante Sunn O))), ils avaient su, avec Hex et The Bees Made Honey in the Lion's Skull, puiser dans l'americana fantomatique pour réinventer leur musique.
Il ne fait aucun doute que Barn Owl s'inspire, tout du moins s'inscrit dans la même veine désertique et crépusculaire. On retrouve ici de longues plages d'un drone-rock squelettique et inquiétant, avec cette même sensation qu'à l'écoute de la bande originale de Dead Man. Comme si, tout comme Neil Young à l'époque, le groupe avait réussi à saisir l'ensemble des nuances d'un spectre allant de la cérémonie chamanique Apache à la procession funéraire bancale, de la langueur hallucinée d'un mangeur de peyotl à la nonchalance d'un vieux charros. Plus sombre que les dernières sorties d'Earth, The Conjurer oublie parfois son jeu de guitare, pour s'égarer dans d'obscures contrées ambient, faites de larsens soutenus par des cordes, un piano ou des chœurs monotones évoquant les mantras de moines tibétains, conférant à cette country malade un ton oriental marqué. (On croit même distinguer du tanpura par instant). Quatre longs titres comme une bande originale parfaite d'un triste western contemplatif...
Y a pas écrit "hybride" dans cet article.
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