Déjà il y a cet artwork. Cette jaquette qui, fière de ses entremêlements branchus symétriques et de ses arabesques délicats, suinte le gloubiboulga Cult of Luna/ISIS/Callisto etc, à tous les coups.
Eh bien non. Raté.
Autre point important, visuellement, vous ne remarquez rien? Si si, ça sent l'humus, la mousse, le sous-bois,la glaise et la pluie... Bref, en un mot, ça sent l'organique tout ça. Avec en sus un tel titre d'album et un nom de groupe sauvage, il n'en fallait pas plus pour m'intriguer. Pour la petite histoire, TSoAF est un drôle d'animal, sorte de supergroupe mouvant et masqué regroupant (sur cet album tout du moins) des membres de Circa Survive et RX Bandits. D'ailleurs le moins que l'on puisse dire est que ce supergroupe est superambitieux. Alors à quoi ça ressemble, le bruit des animaux en train de se battre?
TSoAF progresse dans une mixture psychédélique échevelée. Enracinés, notamment par leur premier album, dans un rock progressif qui sait montrer les crocs, le gang des 4 dilue sa hargne tout au long de l'album dans différentes humeurs : Avec une violence hardcore déboussolée, rappelant tour à tour Battle of Mice (les hurlements sur Another Leather Lung) ou the Fall of Troy (pour le riffing inspiré); avec précision et primitivisme, en utilisant des interludes instrumentaux noise (TP1) ou tribaux (Chinese New Year); avec inventivité et prise de risque (touches electro, polymorphie du chant) quitte à parfois s'égarer (le sympathique mais dispensable morceau éponyme).
Tous maîtrisent parfaitement leur sujet, du chant varié aux guitares intelligemment utilisées, en acoustique autant que lors des phases plus nerveuses. La mention spéciale revient indéniablement au batteur, Chris Tsagakis a.k.a The Lynx, dont le jeu puissant, riche et syncopé est particulièrement mis en avant par le mix.
Le tout peut paraître un peu indigeste lors des premières écoutes. On a parfois la désagréable sensation que les mecs eux mêmes, à trop vouloir surprendre leurs auditeurs, s'égarent quelque peu. De mêmes, il m'a fallu plusieurs écoutes avant d'apprécier pleinement les baisses d'intensité d'un album en dent de scie.
Ambitieux, The Ocean And The Sun l'est sans aucun doute, foisonnant de bonnes idées, parfois simplement génial. On regrettera juste qu'en lieu et place d'une véritable folie, The Ocean And The Sun ne nous livre qu'un éparpillement parfois surjoué.
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