Quand on en vient à parler musique, mes amis (je vous hais tous btw) m'affublent de deux surnoms. Ayathollah du rock'n'roll et Nazi élitiste chronic'art. Si seulement ils savaient... Loin d'être élitiste, je suis exigeant, et encore, certains trouvent sûrement ce blog un poil trop mainstream. Pantha du Prince dans tout ça? Eh bien le petit Pantha s'est pris une vilaine fessée dans le Chronic'art du mois dernier. Si je suis assez souvent en phase avec leur ligne éditoriale, je dois admettre qu'en musique je les trouve un peu mou du genou les gaillards. "Connectés" certes, voire même un poil trop "branchés". Du coup, voir un album à la si belle pochette (qui, je ne vous le fais pas dire, sent bon la sève de pin, le clapotis paisible blablabla) se faire humilier par Olivier Lamm, ça m'a quelque peu intrigué. Et j'ai bien fait, croyez-moi car ce disque est fantastique. Alors oui Olivier, je t'entends déjà (je sais que tu me lis frippon) me disant que je ne connais rien à la scène techno minimal de Detroit, que je ne connais pas les travaux antérieurs de PandiPantha, soit. Je ne connais d'ailleurs rien à la scène techno tout court. J'ai écouté Pills quand j'étais au collège (et encore j'ai jamais vraiment compris ce que ça faisait sur ma compil total techno 1999) et plus tard Plastikman. Et puis c'est tout. Alors pour toi Olivier, Black Noise est un gâchis gluant et emmerdant? Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, j'ai aimé l'apparition de basses caoutchouteuses rebondissantes qui m'ont rappelées le Rebotini analogique de Music Components, j'ai aimé ces hi-hats discrets, piste de danse en mode cocooning, repliée sur elle-même. Même les morceaux qui me semblaient mal engagés (Satellite Sniper) trouvaient un souffle en se dévoilant. Peut être pas un souffle mais un soupir, car cette musique n'est pas que minimale, elle est aussi miniature (rien de péjoratif ici). Nous ne flottons pas dans l'espace mais dans une goutte d'eau. Comme une goutte d'encre noire tombée dans un verre d'eau. En me renseignant un peu sur Black Noise, j'ai appris qu'Hendrik Weber s'était isolé au beau milieu des Alpes Suisses pour enregistrer du matériel sonore qui lui a servi à créer. Créer quoi? Une musique aquatique et (attention ça rime) organique comme une transe primaire, avant même que l'homme ait eu des pouces opposables, à l'époque où on rampait encore dans les eaux sombres de nappes phréatiques, avant même qu'on ait nos petites nageoires. Rien que des petites étincelles de vies luminescentes au milieu d'une immensité obscure.
lundi 8 mars 2010
Pantha du Prince - Black Noise
Quand on en vient à parler musique, mes amis (je vous hais tous btw) m'affublent de deux surnoms. Ayathollah du rock'n'roll et Nazi élitiste chronic'art. Si seulement ils savaient... Loin d'être élitiste, je suis exigeant, et encore, certains trouvent sûrement ce blog un poil trop mainstream. Pantha du Prince dans tout ça? Eh bien le petit Pantha s'est pris une vilaine fessée dans le Chronic'art du mois dernier. Si je suis assez souvent en phase avec leur ligne éditoriale, je dois admettre qu'en musique je les trouve un peu mou du genou les gaillards. "Connectés" certes, voire même un poil trop "branchés". Du coup, voir un album à la si belle pochette (qui, je ne vous le fais pas dire, sent bon la sève de pin, le clapotis paisible blablabla) se faire humilier par Olivier Lamm, ça m'a quelque peu intrigué. Et j'ai bien fait, croyez-moi car ce disque est fantastique. Alors oui Olivier, je t'entends déjà (je sais que tu me lis frippon) me disant que je ne connais rien à la scène techno minimal de Detroit, que je ne connais pas les travaux antérieurs de PandiPantha, soit. Je ne connais d'ailleurs rien à la scène techno tout court. J'ai écouté Pills quand j'étais au collège (et encore j'ai jamais vraiment compris ce que ça faisait sur ma compil total techno 1999) et plus tard Plastikman. Et puis c'est tout. Alors pour toi Olivier, Black Noise est un gâchis gluant et emmerdant? Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, j'ai aimé l'apparition de basses caoutchouteuses rebondissantes qui m'ont rappelées le Rebotini analogique de Music Components, j'ai aimé ces hi-hats discrets, piste de danse en mode cocooning, repliée sur elle-même. Même les morceaux qui me semblaient mal engagés (Satellite Sniper) trouvaient un souffle en se dévoilant. Peut être pas un souffle mais un soupir, car cette musique n'est pas que minimale, elle est aussi miniature (rien de péjoratif ici). Nous ne flottons pas dans l'espace mais dans une goutte d'eau. Comme une goutte d'encre noire tombée dans un verre d'eau. En me renseignant un peu sur Black Noise, j'ai appris qu'Hendrik Weber s'était isolé au beau milieu des Alpes Suisses pour enregistrer du matériel sonore qui lui a servi à créer. Créer quoi? Une musique aquatique et (attention ça rime) organique comme une transe primaire, avant même que l'homme ait eu des pouces opposables, à l'époque où on rampait encore dans les eaux sombres de nappes phréatiques, avant même qu'on ait nos petites nageoires. Rien que des petites étincelles de vies luminescentes au milieu d'une immensité obscure.
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