Je crois qu'on la tient la hype des bas-fonds de 2011. Déjà bien frémissante l'année dernière, la bête se dévoile dans la niche graisseuse d'un hardcore/sludge chaotique, empruntant au black metal une imagerie, des ambiances, parfois même un peu plus. Un post-metal noir et varié bâtisseur d'édifices massifs moins monolithique qu'il n'y paraît. Tombs, Alpinist, Baptists, ils sont nombreux à marcher sous la même bannière mais tous pourtant parviennent à sortir du lot. Tous non, il est vrai qu'avant de tomber sur ce Planks, j'ai dû bouffer pas mal de groupes mineurs, sous-Neurosis faussement tumultueux et plus chiants les uns que les autres. Il faut cependant reconnaître que le genre nous fournit depuis quelques mois de nombreuses (et bonnes) surprises. Encore une fois c'est chez Southern Lord qu'il faudra aller voir pour trouver l'album sorti en 2010 ainsi que l'EP sorti cette année regroupés sur un même CD.
Planks donc, est différent. Déjà ils sont allemands, ça compte. Ensuite, si l'influence des désormais momifiés Isis, Neurosis etc. se fait sentir, c'est pour mieux servir l'émotion qu'ils injectent à leurs phases purement hardcore, ce qui est loin d'être le cas pour d'autres groupes actuels qui semblent décidément ne pas se remettre de la déferlante postcore. La musique de Planks est ample et profonde mais toujours sensée, et le riffing alterne grosses bourrinettes et mélodies plus complexes sans faillir. Si l'album s'impose par sa lourdeur, l'EP met lui à l'honneur des titres plus véloces tout aussi réussis. Le chant quant à lui est -comme souvent- un growl classique, typique des groupes de postcore, ce qui pèche un peu sur la longueur mais qui reste tout à fait supportable.
The Darkest of Grays/Solicit to Fall s'impose comme la facette la plus postcore de cette vague de post-metal contemporaine, en apportant aux bases de ces aïeux une noirceur et une rage nouvelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire