On s’est bien marré ces dernières
années à se toucher la teub tranquillou entre d4rkos sur ce qu’était le black, trve du kvlt insaisissable, pendant que les
t-shirts Burzum se baladaient au milieu des chattes sur Instagram et que
Pitchfork empilait les chroniques de shoeblack et de blackgaze noyé dans les
samples de corbeau made in Bontempi. On faisait des phrases longues à la con
sur des blogs semi-obscurs pour faire semblant d’avoir un avis, à la fin on
confondait Enslaved, Deafheaven et Bathory quand on était morts saouls, et on
se foutait de la gueule de ceux qui se donnaient moins la peine que nous de
croire que les discussions sur le sujet avaient un sens.
Ça a fini par en énerver
quelques-uns.
Une poignée de mélomanes
anonymes ("no contact, no flyer, no address no answer"), quoique rapidement et partiellement démasqués par les fins limiers du
netos participatif (heureusement noyés dans les témoignages du type « ouais
je les ai vus répéter à la MJC de Garges-lès-Gonesse, y’a un mec d’Enhancer je
crois »), s’est donc lancée dans un petit trip campagne pour enregistrer
un disque 100% OTANTIK sentant bon son métal noir des familles, histoire de
lâcher quelques pied-bouche pour la route. On s’est quand même fait plaisir
chez Glaciation, entre le trailer (!) énigmatique et l’artwork ambiance
boucherie de Metastazis. Anonyme, ouais, amateur, non, on n’est pas chez Vargy
et MicHell.
Autant dire que le retour aux
racines prôné dès le titre de l’album ne se retrouve pas dans la production.
Quitte à frapper fort, autant le faire sans se la jouer « too kvlt for school », même si le son de cet EP (long de 35 minutes pour 3 morceaux,
tout de même) est parfaitement dosé avec les voix bien raw posées sur des riffs crades mais bien audibles. Et cette
batterie, putain ! Le fils du forgeron s’est acheté du corpse paint pour Halloween, faut
croire.
Après, on va pas se mentir :
la putain de claque, c’est 1994, le
morceau titre. Ça blast, ça change de rythme, ça te plonge la gueule dans l’étang
qui vient de dégeler avant de latter tes côtes de connard rachitique à cheveux
longs à grands coups de rangers coquées. Ça hurle comme à l’asile, EN FRANÇAIS,
c’est Artaud qui a passé le week-end chez Fenriz avant de laisser la parole à
Céline, qui débarque l’air de rien au début du 2ème morceau, Glaciation. D’ailleurs il claque bien ce
nom, c’est ce qu’il fallait, c’est ce que ça sent, ce que ça sonne, ce que ça
provoque. Crois-moi bébé, je bande, c’est juste qu’elle est froide.
On parlera pas du 3ème
morceau, qui malgré son petit côté salutaire « t’es en sueur, va te coucher
ducon » n’a pas grand intérêt et rappelle un peu les tracks inutiles du
dernier Wolves In The Throne Room. C’est un peu la mode, l’ambient, alors on va
leur passer, mais du coup ça fait un peu tâche. En fait on en voudrait 20 des
morceaux comme les deux premiers, parce que ça coûte moins cher qu’un
Picon-Flashball et ça donne envie de se tirer dans les couilles pareil. C’est
pas complètement trve, mais on s’en fout, parce que ça renifle l’amour du métal
noir comme certains aiment le bouquet de la merde, et qu’il y a des jours où on
ne peut écouter que ça. Honnêtement, ce disque me file des crises de
tachycardie autant qu’il me fait oublier que j’ai pas de carte Vitale, et ça ne
m’était pas arrivé depuis la Compil’ Pog de mes 7 ans. Chopez-moi ça tout de
suite, déconnez pas.
Aaaah, pas de carte vitale, même les pauvres ont une carte vitale. Berk.
RépondreSupprimer(super chronique, comme d'hab ici !)